« Depuis la mort de mon mari, j’ai demandé à être reçue par les autorités du pays, sans succès. Considérant qu’il était mort des suites d’un accident de travail lors d’une mission de service, j’ai vu l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire qui, à son tour, m’a répondu que ce n’était pas une mission officielle. Pour lui, il fallait voir plutôt les organisateurs ». Cette déclaration est de Marie-Rose Luzolo mieux connue sous le nom de Amazone, veuve Papa Wemba.
A quelques jours de la commémoration du deuxième anniversaire du décès de son regretté époux mort le 24 avril 2016 à Abidjan, Amazone sensibilise les autorités congolaises pour qu’elles aménagent une sépulture digne de ce chanteur a succès, ambassadeur de la musique congolaise et idole de plusieurs générations.
Le 10 avril dernier, elle a été reçue par le Premier Ministre Bruno Tshibala. Amazone a notamment expliqué au chef du gouvernement congolais qu’elle « détient l’attestation de l’inhumation de Papa Wemba au cimetière de Nécropole sur laquelle il est mentionné ‘inhumé provisoirement’ ».
Elle a saisi l’occasion pour annoncer au chef de l’exécutif congolais la création d’une Fondation portant le nom de Papa Wemba, une initiative de ses héritiers. Ces derniers comptent s’engager notamment sur la problématique des premiers secours à donner aux artistes. La veuve de Papa Wemba fustige le fait que les musiciens signent des contrats de production musicale avec les organisateurs des concerts sans penser à des détails importants comme l’assurance.
« Lorsqu’on regarde les images du dernier concert de Papa Wemba en Côte d’Ivoire, il n’y avait pas de secours au moment où il est tombé. Prochainement, il faudrait que l’on tienne compte de cela pour sauver des vies humaines », a-t-elle estimé.
Le 24 avril 2016, Papa Wemba s’est écroulé sur la scène du festival Anumabo d’Abidjan en pleine exécution d’une chanson. Conduit d’urgence à l’hôpital, il a rendu l’âme quelque temps après.
« Le chef du gouvernement a jugé inadmissible que la tombe d’une grande star de la trempe de Papa Wemba qui a défendu avec ardeur la culture du pays soit abandonnée et a promis de faire quelque chose », a souligné Amazone.
Concernant Viva la Musica, le groupe musical de Ekumani, Marie Rose Luzolo a fait savoir qu’il continue à fonctionner normalement, malgré le départ de quelques jeunes musiciens. Mais l’orchestre connaît les mêmes problèmes que les autres formations musicales du pays. Des difficultés liées entre autres à l’interdiction de concerts en Europe qu’imposent les opposants au pouvoir de Kinshasa à tous les groupes musicaux congolais.
