Ali veut reprendre le flambeau de son frère Pépé Kallé

Ali Kallé
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Droits d'auteur, sa vision pour défendre et pérenniser l'œuvre de Jean Kabasele Yampanya dit Pépé Kallé, Ali son jeune frère de la même fratrie se livre à cœur ouvert dans l’interview qu’il a accordée à musique.cd 

Dimanche 3 décembre dernier, Ali a livré à l’espace Seben Club de Bandalungwa sur Kimbondo un concert qui a laissé le public sur sa soif. «On avait l’impression de réécouter Pépé Kallé, le timbre de sa voix est tellement bluffant», témoignait ému à la fin du concert un mélomane dans le public encore discret d’Ali qui a instauré à l’occasion du 19e anniversaire de la disparition de son frère un concert hebdomadaire. 

 

Vous avez livré le 3 décembre un concert en mémoire de votre frère, le chanteur Pépé Kallé. Est-ce dans le cadre d’Empire Bakuba le groupe qu’il a cofondé ?

 

Ali Kallé : Non. Cette commémoration est une initiative propre d’Ali Kallé avec la veuve Kabasele, maman Pauline et toute la famille. N’oubliez pas que je ne fais pas partie d’Empire Bakuba, mais je défends les œuvres musicales de mon grand frère.

 

Que faites-vous justement pour pérenniser son œuvre artistique ?

 

Je suis actuellement en studio pour l’enregistrement d’un  maxi-single dans lequel j’ai repris quelques titres de Pépé Kallé. Vous allez retrouver des chansons comme Diviser par deux, Dianzenze, ou Tikamuana que Pépé Kallé avait dédiée à la légende du football africain, Roger Mila. J’ai un groupe qui m’accompagne dans la réalisation de ce maxi-single. Je suis prêt à porter cette charge et à défendre l’image de Kabasele Yampanya. En tout cas, je suis capable d’assumer le poids et l’héritage artistique de ce chanteur qui fut un des géants de la scène congolaise.

 

Qui produit votre maxi single ?

 

Je suis tout seul, je me bats avec les moyens du bord. Je n’ai pas encore de producteur et je profite de votre espace pour solliciter le soutien des mécènes, du public ainsi que toutes les personnes qui aimaient Pépé Kallé et qui continue d’aimer sa musique. Mon souci est que le nom de Pépé Kallé ne disparaisse pas.

 

Que devient l’orchestre Empire Bakuba 19 ans après la disparition de Pépé Kallé ?

 

C’est regrettable. Je pense que ce groupe musical, champion d’Afrique et des Caraïbes à une époque, est miné par des conflits qui règnent encore de nos jours en son sein. Beaucoup de fans me posent la question : « Où est passé le président Dilu Dilumona, Papy Tex ou encore Godé Lofombo ?» Ils avaient des problèmes en interne même pendant que Pépé Kallé était encore vivant. Mais moi je suis surtout concentré par l’œuvre de l’artiste que je veux pérenniser.

 

La veuve de Pépé Kallé perçoit-elle les droits d’auteurs ?

 

Oui, elle perçoit tant soit peu quelque chose en termes des droits d’auteur au niveau de la SOCODA [Société congolaise des droits d’auteur, NDLR]. Mais c’est vraiment dérisoire. Espérons qu’avec la restructuration du comité de gestion de cette société, les choses pourront changer. En revanche, c’est la SACEM [Société française des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, NDLR] qui est juste et régulière en cette matière des droits d’auteur. Le tout dernier paiement venu de cette société nous a permis de construire et poser la pierre tombale de Pépé Kallé au cimetière de la Gombe.